Liszt

Franz Liszt et les Rhapsodies Hongroises par Elena Dolgouchine


Les Rhapsodies Hongroises sont des œuvres d'une extrême virtuosité pour le piano solo.
Elles sont 19 au total, dont les 15 premières sont éditées vers 1853 et les quatre suivantes en 1882 et en 1885. Liszt lui même en arrangera un certain nombre pour quatre mains, deux (n° 9 et n°12) pour le violon, violoncelle et piano. La Rhapsodie n°14 aura une version nouvelle – la Fantaisie Hongroise pour piano et orchestre.
Les Rhapsodies sont très représentatives du grand style pianistique de Liszt, car pour tout amateur de musique le nom de Liszt égale Le Piano. C'est son instrument fétiche, son lit du repos, son arme et son plaisir. Très tôt le jeune Franz (Ferenc) est virtuose. Après ses débuts à neuf ans en concert dans son Hongrie natale, il est fêté à Vienne à douze ans, à Paris dès ses treize ans, considéré comme le plus imminent pianiste de son temps. La main immense de pianiste, sa technique hors pair, son énergie et son audace sur scène font de lui l'idole de toutes les générations de pianistes suivantes jusqu'à nos jours !
C'est Liszt qui invente l'idée du récital, 'idée du festival, les transcriptions des ouvrages symphoniques et des opéras pour le piano. Son piano rougit comme un orchestre déchaîné, chante bel canto comme à l'opéra, cherche toujours des couleurs pour le
tableau sonore - le clavier, des moyens d'expressions et des types de jeu nouveaux.
Dans ses Rhapsodies, Liszt présente une évocation de son pays natal en version tzigane ou plutôt dans un style de musique improvisée par les orchestres tziganes itinérants. Cette culture citadine était très populaire dans les grandes villes d'Allemagne et dans l'empire Austro-hongrois au XIX siècle. L'authentique folklore magyar n'est pas encore découvert.
Liszt - compositeur a su noter dans ses partitions sa propre manière d'improviser au clavier en utilisant souvent la gamme dite tzigane, en imitant au piano la virtuosité effrénée du violon tzigane et son protagoniste traditionnel – le cymbalum. Les innombrables feux d'artifice pianistiques qui éclatent dans les Rhapsodies Hongroises parfois cèdent leur place aux méditations, souvent remplies de tristesse et de nostalgie. Ainsi Liszt déroule devant le public son monde hongrois comme « un cycle poétique » ou encore comme « une sorte d'épopée nationale de la musique bohémienne », selon ses propres dires.
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